vendredi 6 juin 2014

Un homme réfugié entropique

(Cet article et les précédents sont partiellement révisés ici en blogchaîne)
Soumis à la loi naturelle et universelle d'accès au "point d'eau".
Tout ordre même cosmique se dégradera s'il n'est pas entretenu ! 

Le silence cosmique est le chuchotement de la source de vie consciente la plus éloignée en amont. 

La science est sur ce point formelle : en partant d'un désordre bien établi, l'entropie de notre planète se dégradera encore et toujours. Avant de quitter sa planète, l'homme se préparera donc à une existence de réfugié entropique en apprenant à temps à devenir nomade interstellaire pour aller dans son évolution à la découverte d'autres points d'eau en amont. Son enfermement planétaire ne lui laisse que ce choix d'une vie nomade, ou d'un enfer dans un écosystème appelé à s'épuiser pour renaître. A la recherche d'une vie durable, tout réfugié (politique, économique, climatique...) sait d'expérience que l'espace autour de tout point d'eau a une frontière bien gardée. Devenu étranger partout, il ne sera reconnu au prochain point que si son allégeance aux lois établies au point précédent est incontestable. L'espèce est ainsi conduite à mourir sur place en s'affrontant obstinément jusqu'au dernier homme, ou à s'unir dans une allégeance cosmique de communion universellement démontrée par son évasion pour le prochain point d'eau.     

Si nos plus lointains ancêtres ont involontairement laissé des traces de leur expérience, des nomades interstellaires anciens réfugiés entropiques eux-mêmes pourraient l'avoir volontairement fait. Leurs traces sont alors des messages adressés à de futurs réfugiés sur le point de s'évader dans le cosmos comme ils l'auront eux-même déjà fait. Mais pourquoi semer de tels messages derrière eux ?

- En premier lieu pour se protéger. Comme les nations terrestres les plus riches, des nomades infiniment plus avancés ne toléreront jamais l'envahissement d'un homme prédateur se préparant à venir les contester et les combattre dans leurs propres rangs. S'ils pourraient facilement le vaincre, le maintien d'une armée cosmique éternellement mobilisée à cet effet sera une charge inacceptable, comme le devient de plus en plus l'armée d'un Occident impérialiste : le réfugié rebelle restera en effet toujours une menace potentielle et il est donc infiniment plus sage de le préparer à une allégeance de respect d'un ordre cosmique déjà établi bien avant son arrivée au point d'eau. C'est ce que feraient les nations les plus riches en renonçant à leur prédation impérialiste des plus faibles si elles devenaient également les plus sages. 

- Une science de la furtivité de plus en plus avancée invite aussi à un pari sur la réalité de tels messages nomades. Le recours à la furtivité part d'un instinct déjà naturel chez la bête, mais la science de l'homme a permis des avancées qui rendent une invisibilité totale envisageable. Si cet objectif n'a pas encore été atteint, la science d'une civilisation en avance de milliers d'années au moins compte tenu des distances interstellaires l'aura depuis longtemps permis. Notre recherche de nomades (SETI, Gepan...) est donc aussi incongrue qu'une chasse aux manchots en plein Sahara ! En se voilant lui-même pour désarmer et piller ses semblables, l'homme ne peut demander aux nomades de se désarmer en se dévoilant. Par pur opportunisme, un prédateur n'avouera jamais que sa science de prétention à la prééminence universelle n'est qu'un pari de foi qui deviendra une révélation dès qu'il aura fait le pari plus vraisemblable d'avoir été dépassé. La raison plaide en effet pour ce nouveau pari : 

Le pari d'un apartheid cosmique : une allégeance de visibilité 
devant les plus avancés et d'invisibilité devant les autres. 
     

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